Introduction
Comment apprendre à dessiner, ou, dit autrement, « ce que j’aurais aimé savoir quand je me suis lancée ». (pour les débutants)
Pour les personnes qui dessinent depuis longtemps, vous avez sûrement déjà entendu cette question à maintes reprises : « comment tu as appris à dessiner ? »
Je vais tenter de répondre à cette question de manière simple avec tout ce que j’ai pu apprendre jusqu’à aujourd’hui !
Je suis loin d’être une professionnelle ou une enseignante. J’ai surtout appris par moi-même de manière générale, et les 3 années d’études en animation numérique m’ont beaucoup aidée à avoir des bases que je n’avais pas. Je vous rassure tout de suite ; il n’est pas nécessaire d’entrer dans une école d’art pour apprendre à dessiner ! Il y a tellement de vidéos et de tutoriels partout sur internet que vous pouvez apprendre énormément de choses, sans oublier tous les artistes qui postent leurs illustrations et que vous pouvez voir et analyser (j’ai fait une liste non exhaustive d’artistes que j’aime bien dans cet article si ça vous intéresse !). Et tout ça, gratuitement !
Le fait d’être dans les études incite à avoir une régularité, donc si le professeur donne plein d’exercices à faire chez soi pour le rendre la semaine d’après, c’est sûr qu’il y aura une progression plus constante et surveillée (avec les retours du prof rapidement) qu’en autodidacte ! Pour autant, savoir dessiner est à la portée de toute personne ayant l’envie et la motivation, il suffit juste d’une feuille et d’un crayon pour démarrer (ou dans les marges de vos notes de cours, je vous vois là… j’étais pareille, oups), mais surtout beaucoup, beaucoup de patience et de persévérance, car c’est une compétence qu’on acquiert d’année en année et dont les résultats ne se voient pas toujours tout de suite.
Aller, c’est parti pour les 6 conseils ! 💪
1. Observer son environnement
Cela paraît basique et acquis, et pourtant ! Nous voyons et observons naturellement les choses dans la vie, mais observons-nous réellement l’essence de ce qui nous entoure ?
Et là vous allez me dire « ouh la, elle part loin là, à parler d’essence… Je veux juste dessiner ! ». Et je vous comprends, parce qu’à mes débuts je ne voyais absolument pas ça de cette façon !
Mais en réalité c’est bien plus simple que vous ne le pensez. Par essence, je veux dire le « tout ». Si vous observez un paysage, comment voyez-vous les troncs d’arbre, le feuillage, les brindilles sur le sol ou l’eau qui ondule et reflète la lumière ? Quelle est l’atmosphère qui se dégage de ce que vous voyez ? Où se situent les ombres et les lumières ? Comment reflète chaque objet ou être vivant la lumière ? Qu’en est-il des différentes matières ? Comment comprenez-vous les volumes des objets que vous voyez (si vous deviez simplifier un t-shirt par exemple, ce serait comme un carré avec deux moitiés de cylindres sur les côtés) ?
C’est par là que j’appelle « l’essence », le « tout ».
Nous avons trop l’habitude d’aller vite dans la vie quotidienne, et il nous arrive de rater des éléments qui paraissent pourtant si évident ! (et je vous rassure, quand je me suis rendue compte de certaines choses, je me suis sentie un peu bête)
Bien observer son environnement, c’est aussi comprendre comment les choses fonctionnent, car rien n’est au hasard ; selon l’endroit où arrive la lumière, les ombres et l’ambiance ne seront pas pareilles. Et ça va vous aider pour la suite !
2. Utiliser des références
Qu’est-ce qu’une référence ?
Une référence, c’est ce sur quoi vous allez vous baser pour faire votre dessin. Par exemple, si vous ne savez pas dessiner une main dans un angle précis, vous ne pouvez pas l’inventer ou l’imaginer puisque, de base, vous ne savez pas à quoi ça ressemble (et vous pourrez essayer autant de fois que vous le souhaitez, le final ne sera pas bon tant que vous ne savez pas comment se dessine une main et comment la composer). Et c’est là que la référence arrive ; que ça soit des photos sur internet ou que vous avez pris vous-même en vous baladant, des photos des membres de votre famille ou votre propre corps, c’est ce qu’on appelle des références. (ou des modèles si vous préférez )
Et c’est bien évidemment valable pour tout, que ça soit des animaux, des coupes de cheveux, des paysages, des lieux, des êtres humains, des pliures de vêtement, la lumière, etc.
Le but est d’apprendre via ce qu’on voit, et à force de les observer et d’apprendre, mais aussi d’entraîner son coup de crayon, on finit par connaître quasiment par cœur la base, d’où le fait que certains artistes ne dessinent pas forcément avec des références !
Si quelque chose vous donne du fil à retordre, prenez votre carnet de croquis et faîtes-en plein avec des références ! Les mains par exemple sont assez récurrentes dans les difficultés en dessin ; n’hésitez pas à faire une page ou deux de temps en temps avec seulement des mains et en vous basant sur des photos ou vos propres mains, dans le but de comprendre comment elles s’articulent.
Et ce n’est pas du tout « de la triche » de travailler avec des références, il est normal de se baser sur la vie pour créer de la vie ! On ne peut pas dessiner quelque chose sans savoir à quoi elle ressemble.
Si vous me demandez là, maintenant, tout de suite de dessiner de tête un cheval, vous pouvez être sûr que mon dessin va ressembler à un poney de la série Mon Petit Poney. Donc pas un cheval du tout, avec les bonnes proportions, les bonnes formes, parce que je ne sais pas dessiner les chevaux. 🐴
Le dessin, c’est beaucoup d’observation, mais aussi beaucoup d’essais. Et pour bien réussir, il faut des bases solides : il faut donc utiliser les références autant que possible !
3. S’entraîner avec des dessins de 10min
Et là, celles et ceux qui ne l’ont jamais fait se disent peut-être « mais j’arrive même pas un dessin tout court, alors un dessin en 10 minutes ?! ». Pas de panique, j’ai pensé la même chose la première fois que mon professeur a donné cet exercice à la classe ! (et c’était pas fameux)
Exemple d’un des premiers exercices en cours… C’était clairement pas fou !
(c’était du 5min je crois)
Il me semble que c’était le prof qui posait pour nous ici, c’était rigolo.
Le principe est de prendre plusieurs photos de référence de personnes (ou d’autres sujets si autre chose vous intéresse) ou d’avoir des modèles vivants (quand vous êtes dehors, dans une salle d’attente, dans le métro ou posé(e) dans un parc) et ne faire qu’un croquis de 10 minutes top chrono de ce que vous voyez (ou même 5 minutes quand vous serez plus à l’aise avec l’exercice).
Le but ici n’est pas de bien dessiner avec les détails, mais de comprendre les formes et les volumes de ce que vous voyez. C’est en vous entraînant aux volumes que vos dessins paraîtront bien plus vivants et justes ! Et pour ça, il faut entraîner votre cerveau à analyser rapidement l’essentiel et le poser sur papier, avec un crayonné ferme et rapide : pas de petits coups de crayons hésitants, il faut y aller franco ! De cette façon, vous allez créer l’aspect général de votre dessin et voir si cela vous convient/est le plus juste possible avant de passer aux ajustements/détails. Donc si vous dessinez une personne en train de marcher dans le parc, il faut pouvoir la dessiner assez vite avant qu’elle ne quitte votre champ de vision !
N’ayez pas peur de crayonner un maximum et, surtout, n’utilisez pas votre gomme ! Gomme interdite ici, car vous n’allez pas faire d’erreurs, juste des exercices !
Quelques cours plus tard… Toujours pas de gomme et un peu plus d’aisance ! Un peu.
(là je ne me souviens plus, c’était du 10 ou 15min)
Cet exercice est très bien, car c’est poser les bases du crayonné (ou aussi appelé sketch) ; il n’a pas à être beau, il doit être juste. Donc faîtes autant de coups de crayon que vous avez besoin pour faire vos formes et vos volumes, car c’est votre base. Et cette base va vous permettre de mieux réussir votre mise au propre du dessin. Sans crayonné au préalable, il vous sera difficile de réussir à faire un bon dessin. Pensez d’abord qu’il faut faire un bon dessin avant de faire un beau dessin ! C’est comme étudier l’anatomie humaine ; si on ne la connaît pas ou ne la comprend pas, elle ne peut pas être juste et donc forcément, ce ne sera pas le résultat que vous attendiez (d’où le fait que l’on parlait de références et de l’exemple de la main un peu plus haut).
Cette méthode est valable pour dessiner votre propre personnage ; si vous souhaitez le dessiner dans une pose en particulier (en fonction d’une référence que vous aimez par exemple), il va vous falloir faire le crayonné pour être sûr(e) que les proportions soient bonnes et que l’ensemble vous plaise. Si ça ne vous plaît pas, ce n’est pas grave puisque vous avez juste fait un crayonné (vous n’avez donc pas perdu de temps) et si ça vous plaît, hourra, vous passez à la suite !
Exemple de site proposant des poses/références : AdorkaStock
4. Essayer d’autres supports et techniques
Si vous êtes à l’aise avec le dessin sur papier ou, au contraire, n’aimez pas trop, pourquoi pas tenter la peinture ? De l’encre de Chine ? Des marqueurs sur post-it ? De l’aquarelle ? Du dessin numérique ?
Tester divers supports, c’est aussi une façon de s’entraîner et de sortir un peu de notre zone de confort. Cela aide à se renouveler également, car le support n’étant pas le même, il va falloir trouver des astuces différentes ! Et cela peut bien évidemment vous aider pour votre support préféré quand vous y reviendrez par la suite.
Une technique apprise avec un support peut être utilisé pour un autre ! Par exemple, je dessine beaucoup au numérique, et il m’arrive parfois d’arriver à saturation. Et j’adore l’aquarelle, donc hop je repasse au traditionnel (petit dessin sur papier comme avant) et là, mélanger les couleurs devient super amusant ! J’utilise des couleurs que je n’utilise habituellement pas sur ma tablette, et les mélanges de couleurs me montrent que je peux faire des mélanges sans que ça paraisse étrange. Et ce genre de mélange de couleurs, hop, je peux le refaire sur tablette ! (avec une technique différente puisque ma colorisation numérique est un peu plus axée peinture et avec des ombres parfois plus fortes qu’avec de l’aquarelle)
Passer d’un support à l’autre m’a aidée à être plus à l’aise avec l’utilisation des couleurs. Et c’est aussi une façon de comprendre qu’en dessin, nous pouvons parfaitement mettre des ombres bleues dans des vêtements blancs ou de la lumière jaune sur quelque chose de rouge par exemple. Rien n’est fixe, et vous pouvez vous amuser avec les couleurs et faire un tas de mélanges et tester plusieurs associations afin de trouver ce qui vous correspond !
5. S’intéresser à d’autres choses
Pendant longtemps je ne m’intéressais qu’aux dessins numériques et aux films d’animation, et rien d’autres. Sauf que ce n’est pas forcément une bonne chose si on veut développer son imagination et son univers.
Des films d’animations, des bande-dessinées, comics et mangas, c’est bien, mais qu’en est-il des films en prise de vue réelle, du théâtre, des séries, des jeux vidéos, des romans, du sport, du crochet, de la poterie, de la musique… ? 🎹
Ça n’en a pas l’air, mais exercer diverses activités permet de ne pas se fermer dans ce que l’on connaît, ce qui nous permet de créer des choses différentes et d’avoir envie de dessiner différemment (si vous aimez un acteur en particulier, ça peut vous donner envie de le dessiner davantage et, sans vous rendre compte, vous améliorer là-dedans !). Cela nous permet d’élargir nos connaissances, et en plus nous donner de nouvelles idées, que ce soit en matière de personnage, scénario, univers, ou simplement un petit détail qui nous a plu et qui va nous donner envie de se lancer dans une BD par exemple ! Ou dans de l’animation peut-être !
C’est aussi une façon de sortir du dessin puis de revenir dedans avec un point de vue différent ou nouveau. Très souvent, refaire du dessin après avoir fait d’autres activités permet d’apprécier encore plus la création !
6. S’exercer
« C’est en forgeant que l’on devient forgeron. » Vous avez sûrement lu et entendu ça partout à maintes reprises, mais c’est bel et bien de cette façon que l’on devient meilleur dans le domaine choisi. On en peut pas être bon en dessin si on ne dessine pas.
C’est un processus long, on ne voit pas toujours les résultats tout de suite, et je sais que dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, on veut tout rapidement et tout de suite. Sauf que le dessin, tout comme n’importe quel domaine d’ailleurs (apprendre une langue, savoir chanter, savoir cuisiner, jouer d’un instrument de musique, écrire un livre…), prend du temps. Il faut savoir se laisser le temps d’apprendre et de comprendre, et surtout de s’entraîner. ✍️
Bien sûr, si vous dessinez beaucoup chaque semaine, vous allez progresser bien plus vite que si vous ne dessiniez qu’une fois par mois. Le tout est de ne pas abandonner. Vous allez parfois vous retrouver avec des périodes où vous trouvez vos dessins nuls, parfois vous allez adorer ce que vous ferez, parfois vous aurez besoin de prendre une pause d’un mois ou deux ou même plus, et c’est normal, tout cela fait parti du voyage. A force de vous exercer, vous trouverez votre rythme et vous finirez par atteindre le niveau que vous désirez.
Bonus : pour aller plus loin
Un autre article qui vient en complément de celui-ci est dipsonible ! Il s’intitule “8 astuces de dessin”.
Je ne vous l’ai pas mis dans cet article afin de ne pas surcharger la lecture.
Mot de la fin
Bravo à vous si vous avez tout lu ! J’avoue m’être parfois emportée et j’ai beaucoup parlé. Le sujet du dessin est très important pour moi et je peux en parlder pendant des heures… J’ai essayé de condenser le tout pour que ça reste assez digeste à lire, j’espère que ça a été le cas !
D’autres conseils & astuces arriveront par la suite, car le sujet du dessin est vaste et il y a encore beaucoup d’autres conseils que je souhaite vous partager.
Et si ces conseils vous ont aidé ou si vous souhaitez en parler, n’hésitez pas à m’en faire part ci-dessous ou alors sur Instagram ! Ce serait avec plaisir d’échanger avec vous et de voir vos créations !
Bon dessin, et amusez-vous bien surtout ! 😊
0 commentaires